Page 7 - Les secrets du Mont-Blanc

Les Secrets du Mont-Blanc
Les Sentiers extra-ordinaires
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— Il y a quelqu’un ?

Lorsque David sortit des toilettes, le musée était plongé dans
la pénombre. « Il y a quelqu’un ? », répéta-t-il en haussant le ton.

Les lampes et les éclairages des vitrines étaient éteints. David
se dirigea vers la porte d’entrée, mais celle-ci était verrouillée.

Soudain, il entendit le parquet craquer au-dessus de sa tête.

Le cœur battant, il gravit les escaliers
de pierre à pas de loup. Arrivé au premier étage, il entreprit de

traverser les pièces en enfilade en rasant les murs ; le sol qui

Fig 01. crissait sous ses pas le faisait suer. Une
Pierre-Louis de la Rive, Le Mont-Blanc lumière extérieure l’attira vers la fenêtre.
vue de Sallanches au coucher du soleil, Surplombant le lac, les coteaux verdoyants
1802 © Musée d’art et d’histoire Genève
et les montagnes violacées, s’élevait dans
Dès la deuxième moitié du 18 ème toute sa splendeur : le massif du Mont-
siècle naît le culte de la nature, Blanc.
qui connaît de nombreux adeptes
notamment parmi les philosophes,
les écrivains et les peintres, « Une dame blanche qui règne sur
donnant lieu à des développements son monde », murmura le jeune homme
poétiques et théoriques dont oubliant d’être prudent.
la montagne était l’un des sujets.
La dimension dramatique du rap-
port entre l’humain et la montagne — Qui n’a eu de cesse de fasciner
des siècles précédents s’estompe et qui fascine encore, compléta
au profit d’un intérêt pour les sites une voix grave dans son dos.
alpestres. La montagne est dès
lors représentée en des scènes
idylliques et idéalisées. David sursauta et se tourna lentement.
Face à lui, se tenait un homme d’un cer-

tain âge, le regard bleu perdu dans le lointain. Le garçon détailla
l’uniforme élimé du vieillard qui semblait aussi ancien que lui et

trop large aux épaules. La silhouette menue se perdait à l’inté-
rieur du tissu épais.

— C’est dans la lumière du jour tombant que

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