Tribune Jean FERET Conseiller municipal de Mennecy et conseiller communautaire ZOOM SUR UN PROJET DE DSP : LE C OMPLEXE AQUATIQUE INTERCOMMUNAL DE MENNECY La communauté de communes du Val d’Essonne, territoire à la limite sud de l’agglomération parisienne, a choisi de mener la reconstruction de l’ancienne piscine départementale de Mennecy dans le cadre d’une DSP. Cette piscine, située à Mennecy dans l’Essonne, a d’abord été municipale, de 1973 à 1990 avec un bassin à ciel ouvert et une exploitation pour l’été seulement. L’équipement a été cédé au département qui l’a transformé en stade nautique, voué à la compétition de haut niveau mais en continuant à accueillir les scolaires, le public et les associations. Ce stade nautique conservait l’ancien bassin, équipé d’une couverture amovible, et disposait en plus d’un bassin olympique avec des tribunes, d’un petit bassin et d’un spa conçu plus pour les sportifs de haut niveau que pour le public. La ville de Mennecy participait alors pour 5 millions de Francs à l’investissement total de 40 millions de Francs en y ajoutant la cession gratuite du bassin municipal et du terrain. La ville obtenait en retour un accès privilégié pour ses écoles et son collège (respectivement 1700 et 1000 élèves). Ce stade nautique a été dépassé par son succès auprès du public mais n’a pas trouvé son audience en compétition. La fréquentation du public est montée jusqu’à 340.000 entrées par an. L’amplitude horaire de l’accueil de tous les publics s’élevait à 101 heures/ semaine dont 68 pour le public. En haute saison, il y avait couramment 2000 personnes sur le site, pour une autorisation de 1500. L’intensité de l’utilisation poussait à l’accueil simultané de publics différents : scolaires et associations ou associations et public. En 2008, considérant à la fois le déficit d’exploitation structurel de 2 millions d’euros par an créé essentiellement par une masse salariale importante provoquée par cette utilisation massive de l’équipement, considérant les risques d’une exploitation hors normes, considérant l’inadaptation du site aux nouvelles normes d’accueil en particulier d’accessibilité et d’efficacité énergétique, aggravé par un vieillissement exacerbé par l’intensité de l’exploitation, le conseil départemental ferme définitivement le stade nautique. Après quelques années de négociations, la communauté de communes du Val d’Essonne décide en 2011 d’en devenir le propriétaire, moyennant une cession pour l’euro symbolique et l’engagement du département d’une subvention de 7,5 millions d’euros HT pour sa requalification. La CCVE choisit en 2014 le cadre d’une DSP. Après une première consultation où un seul candidat répond mais qui aboutit à un « sans suite », une seconde consultation menée en dialogue compétitif avec 3 candidats se conclut par la signature d’une DSP avec le groupe Recrea associé à Engie en 2016. 26 mois de travaux à partir de février 2017 doivent remettre en marche cet équipement ardemment attendu par la population. La DSP se poursuivra par 12 années d’exploitation de l’établissement. Dans le projet, le bassin « historique » est supprimé et remplacé par un espace de remise en forme. Les modalités d’exploitation réduisent drastiquement l’accueil du public. Auparavant assuré par un total de 50 équivalent temps plein, le fonctionnement sera assuré par 2 fois moins de personnel, sans écarts avec la réglementation. La CCVE a su obtenir des financements. Outre la subvention convenue avec le département, il a été obtenu 2,6 millions HT de la région et 500 K€HT du FNDS. L’investissement total s’élève à 17,6 millions d’euros HT assumé entièrement par la CCVE. En exploitation, les recettes annuelles prévues s’élèvent à 1,7 million d’euros HT, les dépenses annuelles d’exploitation sont estimées à 2,4 millions d’euros HT, la différence étant comblée par une subvention annuelle contractualisée dans la DSP à hauteur de 700K€HT/an par la CCVE. w w w . f o r u m p p p . c o m L a l e t t r e d e s P P P - M a r s 2 0 1 7 5
43 la lettre des PPP
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