Tribune :Les enjeux de l’investissement dans les infrastructures sociales en Afrique

43 la lettre des PPP

Tribune Omer Pierre Claver IVOUBA Secrétaire Général ASPERBRAS CONGO Conseiller PPP auprès du Ministre des Finances, de l‘économie, du budget, du portefeuille public et de l’intégration du Congo L’ENJEU DES INVESTISSEMENTS DANS LES INFRASTRUCTURES SOCIALES EN AFRIQUE En Afrique, l’écrasante majorité des investissements dans les infrastructures relève de techniques classiques d’acquisition et reste financée par des fonds publics. Au cours de ces dernières années, l’accès aux services d’infrastructure n’a pratiquement pas progressé en Afrique subsaharienne, pour ne pas dire régressé dans certains pays. En effet, le manque de moyens est le principal obstacle à l’accès aux réseaux d’infrastructures. Les Partenariats Public Privé (PPP) et les Concessions, grâce aux investissements des capitaux privés dans les infrastructures marchandes, ont connu en Afrique une augmentation au cours de la dernière décennie, notamment dans les secteurs de l’énergie, des télécommunications et des routes. En revanche, les PPP basés sur la disponibilité des services ne sont pas encore une pratique courante. Ces derniers permettraient d’envisager le développement des projets d’infrastructures sociales, tels que la construction des logements, les soins de santé et l’éducation. Le déploiement de ces infrastructures repose essentiellement, voire exclusivement sur les financements publics. Les contraintes financières demeurent un obstacle majeur pour que les PPP d’infrastructures sociales atteignent leur plein potentiel. En effet, la faiblesse du marché financier et la faible visibilité dont disposent les investisseurs sur la stabilité à long terme des économies, rendent la mise en oeuvre de ces projets particulièrement ardue. Par ailleurs, compte tenu de la très longue relation qui doit se construire entre les sponsors, l’Etat et les banques, les investissements dans les infrastructures sociales sont difficilement concevables dans les pays corrompus. Or, force est de constater que c’est encore le cas dans un grand nombre de pays en africains. La solution serait d’intégrer les projets d’infrastructures sociales dans des projets d’infrastructures marchandes plus vastes tels que les projets d’exploitation minière, d’infrastructures de transport ou notamment d’exiger des Etats la création d’un fond de garantie. Mais, cela ne sera pas suffisant pour couvrir les besoins en termes d’infrastructures sociales de l’Afrique. D’autant plus que ces besoins augmentent au rythme effréné du développement de la classe moyenne et de la jeunesse de sa population. En effet, avec 200 millions d’habitants âgés de 15 à 24 ans, l’Afrique a la population la plus jeune au monde ; près de 50% des habitants du continent ont moins de 20 ans. Selon le rapport sur les perspectives économiques en Afrique, publié en 2012 par la Banque Africaine de Développement (BAD), ce chiffre devrait doubler d’ici 2045. Par développement, on n’entend pas seulement croissance économique symbolisée par l’évolution du produit national brut ou du revenu national, mais un processus visant à fournir au plus grand nombre un bien être minimum en matière de besoins essentiels. Il est donc clair que la croissance démographique de l’Afrique constitue et constituera pendant longtemps un défi incontournable pour les gouvernements afin de satisfaire les besoins essentiels que sont la santé, l’éducation et le logement. Le salut pour l’Afrique passerait sans nul doute par les PPP, mais d’autres mécanismes innovants devraient être également envisagés. ■ 4 L a l e t t r e d e s P P P - M a r s 2 0 1 7 w w w . f o r u m p p p . c o m


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