Page 244 - Les Peseurs Jurés de Marseille
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Afin d’éviter les effets néfastes des premiers, les fosses des ponts
bascules étaient protégées par des pieux ; sage précaution, mais qui, on
s’en doute, augmentait considérablement le coût de l’installation.
Enfin il ne faut pas oublier la gêne incontestable que provoquait le
vent ; bien que depuis de nombreuses années le mistral semblait devenir
plus rare et ne plus durer comme autrefois 3, 6 ou 9 jours d’affilée, il
faisait sentir son influence trop souvent (150 jours par an, avec une force
au moins égale à 7 à l’échelle de Beaufort).
Une petite astuce nous permettait de peser, malgré tout, sur un pont
bascule : une petite manche à air flottait au gré du vent. Heureusement, il
s’agissait de rafales et lorsque la manche tombait, le peseur en appuyant
sur le bouton du lecteur Schenk, qui équipait tous nos ponts bascules,
pouvait ainsi officier.
Ou parfois un simple bout de ficelle scotché sur la vitre et à l’exté-
rieur, permettait elle aussi, entre deux rafales, lorsqu’elle était revenue en
position verticale, le pesage correct des camions ; de toute façon l’expé-
rience du peseur juré, dans ce cas bien précis, prévalait sur toute autre
considération.
“Mussys”, grands “mussys” et caisses de primeurs en cours de déchargement au môle J4, à l’aide de tapis roulants, par les
sabords d’un navire, avant leur mise en place sur chariots et leur classement sous hangar ; à noter le nombre important de
dockers, en cette année 1954. Photo C.C.I.M.P/ Gaston Rouard
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