Page 168 - Les Peseurs Jurés de Marseille

Au sommet, on accrochait une solide corde ou une chaîne qui pendait
jusqu’à 1,50 mètre du sol, où se trouvait un anneau, auquel on liait une
barre de 3 mètres de longueur
appelée niveau.
D’un côté, ce dernier recevait le
crochet haut de la romaine et de
l’autre, un portefaix faisait levier
en pesant de tout son poids, pour
soulever le colis, qui était suspen-
du au crochet bas de la romaine.
Avec la “chèvre”, on pesait jus-
qu’à 400 balles de coton par jour,
soit 80 tonnes et aussi les borde-
laises d’huile d’olive, ainsi que de
grosses caisses de matériel.
Pour les colis très lourds, il fallait
utiliser ce que nous appelions
“la grosse bertha”, la plus grande
des romaines d’une portée de
1.350 kg, elle-même pesant, avec
son curseur, une quarantaine de
kg et mesurant, hors tout, plus de
3 mètres de longueur.
Pratique, car pas besoin de force
motrice, à des endroits sur quai,
dehors, sur les pavés de la jetée
du large où on n’avait besoin que
d’un levier et d’un fort à bras, la
force de la pesanteur faisait le
reste avec l’aide du peseur qui
déplaçait le curseur sur le corps
de la romaine.
- Le chargeur : personnage indis-
pensable, juché sur le plateau d’un
camion, qui recevait sur son crâne
les sacs provenant du sol et ache-
minés par une “fourmi” (appareil à
moteur qui faisait monter les sacs).
Ce dernier protégeait sa tête avec
un simple chapeau aplati, saisis-
sait le sac en son milieu lorsqu’il
apparaissait en haut de la fourmi,
les mains tenant le sac solidement
à ses 2 extrémités ; Il faisait Un pèse-grains en action en 1946, le gros jet s’écoule, la lanterne renferme
quelques pas et déposait carrément les poids hexagonaux; pour mémoire, l’ensacheur tenait en permanence à sa
le sac soit verticalement soit hori- ceinture une certaine quantité de brins de ficelle qui allaient lui servir pour
fermer les sacs ; l’instrument qui lui permettait de lancer le brin à cette fin,
zontalement, mais toujours de telle
s’appelait une “cheville”. A droite une manette qui devait servir à fermer ou
façon à constituer des rangées, afin
à ouvrir l’orifice de la caisse. Ce type de pèse-grains a été mis au point par
que le chargement du camion puis- M. Pélissot, ingénieur de la Compagnie des Docks ; il fut utilisé dans le
se être compté aisément. monde entier. Photo peseurs jurés.
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