Page 165 - Les Peseurs Jurés de Marseille
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- Le Boulon ou curseur : les peseurs ne disaient jamais curseur pour dési-
gner le poids en laiton ou en cuivre mais boulon. Ils le faisaient courir
sur le corps de la romaine avec une
dextérité qui stupéfiait; la main
droite le déplaçait jusqu’à ce que la
romaine se fige dans une position abso-
lument horizontale; à ce moment là, ils
“chantaient” le poids.
La partie haute du curseur comportait
une manette que les peseurs tenaient
entre les doigts de leur main droite, ils
la faisaient glisser sur les graduations ;
la partie basse du curseur, en laiton ou
en cuivre, était creuse et renfermait de
la grenaille de plomb.
Chaque boulon portait un numéro ainsi
que le tirant de la romaine, sur laquelle
était porté près de la chape, le même
numéro ; avant de commencer une opé-
ration les peseurs les contrôlaient avec
minutie et inscrivaient ces données sur
leur carnet.
- Les Bascules 3 Tonnes : ces bascules
dites au 1/100 ème , étaient transpor-
tables et permettaient le pesage des
palettes de sacs de café ou bien des
palettes de colis de primeurs ; le peseur
se servait de poids hexagonaux qu’il
Voici la liste des instruments à vérifier, en cette année 2003, par une empilait au bout du fléau où se trouvait
société accréditée auprès des services de la D.R.I.R.E. On remarquera un réceptacle appelé lanterne.
qu’il n’y figure plus qu’une seule romaine, les 300 à 400 autres repo- Il fallait que le peseur vérifie méticuleu-
sent sur leurs présentoirs car elles ont été remplacées par des appareils sement que l’instrument de pesage ne
appelés “artur”, petites balances transportables, ressemblant à des
soit pas installé de guingois ; en effet
pèse-personnes. Photo peseurs jurés
cela pouvait fausser les résultats, des
cales trouvées sur place permettaient de
pallier aux imperfections du sol.
- Les Bascules charretières : édifices comprenant un ou deux ponts-
bascules où étaient pesées des cargaisons entières de coprahs, charbons,
huiles brutes ou raffinées, primeurs etc.
“Le pont à peser est né à Birmingham ; on le doit au génie créateur
de John Wyatt concepteur et réalisateur d’un instrument de pesage du type
à fléaux composés.
Vers 1733, au cours d’un emprisonnement pour dettes, il s’attacha
à l’invention d’un procédé plus commode pour le pesage des camions
chargés.
La vielle méthode consistait à hisser la voiture au moyen de chaînes
et de poulies, à une grande romaine. On obtenait de bons résultats, mais
au prix d’un long travail et d’un coût important”.
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