Page 127 - Les Peseurs Jurés de Marseille
P. 127
donc plusieurs chauffeurs, d’un pointeur pour compter les sacs, d’un
bâcheur pour débâcher les piles de sacs se trouvant à l’air libre, hors des han-
gars, d’un représentant du vendeur, d’un représentant du réceptionnaire,
d’un douanier, d’un emballeur pour coudre les sacs en vidange et pour
ramasser les balayures et éventuellement d’un expert, pour évaluer le taux
d’avaries, en cas de problème.
Lors des moments d’afflux très important, il existait des limites pour
ce qui est du nombre de colis que l’on pouvait peser au cours d’une vaca-
tion, soit pour les gros chantiers :
par 1/2 journée 1.250 sacs
par journée 2.500 sacs ou jusqu’à 2.625 sacs si le peseur ne pouvait
être remplacé, pour cause de manque d’effectif.
Bernard Lagier, vers 1960, pesant des balles de coton à l’aide de la “chèvre” ; le portefaix Roger Dane, apporte la balle à
l’aide d’un puissant diable ou brouette. Photo peseurs jurés
Une très bonne cadence était de 350 sacs pesés à l’heure (au 1/2 kilo
ou à l’hecto) ; Il était courant d’écrire de 4.500 à 5.000 chiffres par demi-
journée.
Le désir de certains portefaix de déposer le plus rapidement pos-
sible le colis dont ils supportaient le poids, la volonté d’autres à atteindre
coûte que coûte le tonnage maximum possible, entraînait le peseur juré
à opérer de plus en plus rapidement, souvent au détriment de l’exactitu-
de du poids.
C’est dans le but d’assurer la sincérité des poids inscrits sur le
carnet que les commissions administratives successives ont voulu aider
les peseurs et faciliter l’exercice de leur profession par l’application de
mesures les mettant à l’abri des tentatives des portefaix, toujours sou-
cieux d’opérer de plus en plus rapidement.
123 ——