Page 123 - Les Peseurs Jurés de Marseille
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La question était délicate car si les arachides étaient pesées à la bas-
cule Avery, appareil nouveau que les peseurs ne connaissaient pas, les
peseurs jurés perdaient le tonnage.
Pour le pesage de l’arachide, les livreurs de Croix Sainte acceptaient
le pesage à la romaine mais étaient plutôt partisans du pesage par grosse
quantité comme à Dunkerque
qui fonctionnait avec une grue
“Altona” avec pesage en cabine
après la prise en cale.
Il était important de pou-
voir s’adapter au nouveau mode
de pesage, dont le tonnage jour-
nalier global serait de 400 à
500 tonnes pour huit heures de
travail, sans compter les heures
supplémentaires et du travail de
nuit.
Des silos furent placés au
dessus des bascules et par un
dispositif spécial celles ci ne
pouvaient fonctionner que lors-
qu’il y avait au moins 1000 kg
de graines dans ces silos. Un
système de dépoussiérage avait
même été installé pour que l’air
soit respirable dans la cabine de
pesage.
Une expérience avait été
faite par la maison Verminck sur
le navire “Touray” ; la même
graine pesée successivement sur
Gilbert Ferrigno, en train de peser, en 1955, des sacs d’arachides en coques dans
2 bascules Avery avait fait appa-
un navire, à fond de cale. Photo peseurs jurés
raître des poids assez concordant
entre les deux instruments.
La comparaison des poids trouvés par les peseurs à la romaine, avait
révélé des différences oscillant entre 0 et 800 gr sur des pesées de 700 kg
ce qui était insignifiant.
Le président des peseurs avaient alors déclaré que ce système de pesa-
ge serait en vigueur dès que les balances “Avery” seraient poinçonnées ;
après discussion (doit-on prélever la part de la ville alors que les bascules
sont la propriété de la maison Verminck et que le pesage s’effectue en dehors
de la commune ?) la part peseur s’élevait à 0,75 francs, les sociétés appré-
ciaient les services rendus par les peseurs, elles devaient donc accepter de
payer la redevance à la ville.
Pour le pesage de nuit aux bascules pour les huiles de palme en vrac,
les vacations de nuit restaient au bénéfice du peseur qui opérait. Elles
débutaient à 20 h 30 et étaient réglées en totalité et ce quelle que soit
l’heure de fin de vacation (PV du 11/06/1931).
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