Page 120 - Les Peseurs Jurés de Marseille
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Modes de Pesage
Il existait trois modes de pesage à Marseille : le pesage pour “vente
et achat”, le pesage pour “reconnaissance” et le pesage pour “nolis”.
Le pesage pour “vente et achat” était, et de beaucoup, le plus cou-
rant. Il était employé sur des marchandises que d’un commun accord, le
vendeur et l’acheteur voulaient soumettre au poids ; le peseur servait d’in-
termédiaire et de juge entre le vendeur et l’acheteur.
Les poids étaient donnés suivant les usages de la place de Marseille ;
sauf stipulations contraires, le pesage était payé moitié par l’acheteur,
moitié par le vendeur.
Il y avait des exceptions à cette règle pour certains contrats de vente
(contrat Londres, Liverpool, CAF, CIF) ; lors de ces pesages, les repré-
sentants du vendeur et de
l’acheteur assistaient générale-
ment à l’opération, chacun
défendant les intérêts de ses
commerçants.
Chacune des deux parties
intéressées recevait un bulletin
de poids identique sur lequel
étaient mentionnés les noms du
vendeur et de l’acheteur.
Le pesage pour “recon-
naissance” se faisait dans les
mêmes conditions que le pre-
mier et son tarif était payé en
entier par le requérant ; celui-ci
pouvait être l’acheteur d’une
marchandise dont il désirait
cacher le nom du livreur. La plus petite des balances romaines ou “briquet” ; elle est la seule partant de zéro,
Le requérant pouvait portée 7 kg et graduation à l’hecto. On s’en servait principalement pour effectuer
aussi vouloir procéder au pesa- les tares ou pour peser les colis légers. Fabrication vers 1960.
ge qu’une fois la livraison ter- Photo peseurs jurés.
minée à titre de renseignement
ou de sauvegarde personnelle.
Le pesage pour “reconnaissance”, absolument conforme au pesage
pour “vente et achat”, ne comportait généralement qu’un seul billet de
poids portant le nom de l’intéressé qui avait requis le peseur juré et qui
devait payer la totalité des frais de pesage.
Dans le cas où l’intéressé aurait réclamé un duplicata, cette totalité
des frais de pesage aurait été partagée de moitié entre bulletin primata et
duplicata.
Le pesage pour “nolis” était effectué pour permettre de régler le fret
ou la mise en magasins des marchandises. C’est dire qu’il n’avait pas la
valeur commerciale du pesage pour vente ou pour reconnaissance et était,
pour cette raison, soumis à un tarif spécial plus réduit.
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