Page 259 - Les Peseurs Jurés de Marseille
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M. Serra s’était chargé le matin d’une journée de bois au peson : les billes
de bois étaient prises dans une pile non pesée et, une fois leur poids déterminé,
étaient empilées à côté, l’intervalle entre les deux piles constituant un couloir
d’environ un mètre cinquante de large.
C’est dans ce couloir que M. Serra procédait à l’échantillonnage de son
peson lorsqu’une bille pesée fit dans la pile une pression telle que la dernière bille
posée à même le sol fut libérée de
ses cales et projetée entraînant
M. Serra qu’elle coinçait contre
la pile de billes non pesées.
M. Serra donna lui-même
les indications nécessaires pour
le dégager et, soutenu par un
homme, commit l’imprudence de
marcher pendant une vingtaine
de mètres jusqu’à un taxi que
l’on était allé chercher de toute
urgence.
Vers treize heures et quart,
M. Serra mourait des suites de cet
Le pont à transbordeur, à l’entrée du Vieux Port, vers 1935. Photo XDR accident (94) .
Louis PELTIER (1886)
Avait épousé une Anglaise ; il n’exerçait son métier qu’avec des man-
chettes où il inscrivit, un jour, la totalité des poids déterminés lors d’une opéra-
tion de pesage, son carnet étant resté au bureau, par oubli.
Eugène AMAYEN (1889)
Etait à ses heures représentant du saucisson “Mireille” en Arles.
Lambert FLOSI (1890)
Animateur du théâtre de la rue Nau.
Paul DESOCHE (1889)
Fut conseiller municipal puis Adjoint au pesage de la Mairie de la Ville de
Marseille sous la municipalité Henri Tasso.
Ludovic ROUX (1893)
Descendant de la famille Louis Roux et ses fils, cordiers installés sur la
Canebière ; c’est grâce à ce corps de métiers que la célèbre avenue porte ce nom.
Emile SELLON (1893)
Au début de la Guerre d’Espagne, Emile Sellon et le beau bateau dont il a
la responsabilité, le “Winnipeg” se trouvent au Mexique où ils ont pu mener à bon
port des réfugiés de l’Espagne républicaine mortellement blessée. Ses prouesses,
car il y en eut, mériteraient d’être mieux connues. Elles sont non seulement d’une
saveur toute provençale, mais dénotent une sensibilité réconfortante pour tout ce
qui est justice sociale et bonheur des hommes. Il fut aussi conseiller municipal de
la ville de La Ciotat où une artère porte son nom.
Maurice CABASSON (1892)
Aveugle de la Grande Guerre.
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