Page 254 - Les Peseurs Jurés de Marseille
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Survol des quarante dernières années




                                        A partir de l’année 1960, à la suite de la décolonisation, la physio-
                                  nomie du port de Marseille change très rapidement, ce qui entraîne des
                                  conséquences importantes pour le pesage ; tout d’abord par la diminu-
                                  tion croissante de l’importation des matières premières, ensuite par le
                                  changement des moyens de manutention et de conditionnement des
                                  marchandises.
                                        C’est ainsi que la généralisation du transport par conteneur a réduit
                                  les conditions de l’intervention des peseurs jurés car la marchandise est
                                  mieux protégée.
                                        Dès lors, pour reconnaître le poids d’un conteneur, il n’est plus tou-
                                  jours nécessaire de procéder au pesage unitaire des sacs ou des colis qu’il
                                  contient : un seul pesage, sur grosse bascule suffit.
                                        De même la palettisation a permis d’effectuer le pesage par palette,
                                  sur une bascule de 3 tonnes, évitant le pesage sac par sac ou colis par colis.
                                        Toute cette évolution a entraîné une diminution importante de per-
                                  sonnel, tant en ce qui concerne les peseurs jurés que les portefaix affectés
                                  à la manutention et au pesage.
                                        Après l’affiliation des peseurs jurés à la caisse nationale de retraite,
                                  le 1 er  Janvier 1967, les perspectives s’annonçaient plutôt sombres pour
                                  notre vieille corporation.
                                        En effet, cette affiliation impliquait pour les peseurs jurés le rachat,
                                  étalé sur dix années, de nos cotisations de retraite à la C.N.R.A.C.L.
                                        Ce surcoût important de charges arrivait à un moment où l’activité
                                  du port baissait et où le transfert du marché central aux Arnavaux, laissait
                                  augurer une perte importante de nos recettes.
                                        Nous avons alors essayé une tentative de reconversion en nous lan-
                                  çant dans l’informatique naissante, proposant aux commissionnaires du
                                  marché, d’assurer leur facturation journalière sur le nouveau M.I.N ; cette
                                  tentative a nécessité de notre part un investissement important tant humain
                                  que matériel.
                                        Hélas la réussite ne fut pas au rendez-vous, car à travers ce système
                                  les commissionnaires craignaient de perdre une grande part de la confi-
                                  dentialité de leur commerce.
                                        A partir de 1972 la situation devenant alarmante, le président des
                                  peseurs jurés et l’Administration municipale prirent des mesures de sau-
                                  vegarde, aussi courageuses que douloureuses. La Régie du pesage, qui
                                  était une Régie autonome, devint une Régie directe ce qui signifiait une
                                  municipalisation pure et simple du service, arrêtée le 7 Mai 1973.
                                        Dans un souci de rentabilité, l’Administration municipale sur la base
                                  du volontariat, trouva dans la corporation des peseurs jurés une source de
                                  cadres travailleurs, intègres et compétents ; le départ de ces derniers vers
                                  d’autres services municipaux permettait d’alléger la masse salariale du
                                  service du pesage.
                                        Pour ceux qui restaient dans le service il s’agissait d’assurer la quanti-
                                  té de travail qui était encore conséquente. Assujettis aux horaires du Port, aux
                                  cadences liées au fini parti, aux déplacements dans l’enceinte portuaire et à
                                  l’extérieur, sans compensation, tout cela rendait la situation très difficile.
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