Page 284 - Les Peseurs Jurés de Marseille
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Conçu sur les quais, entre deux opérations... Juillet 1969
La Violette et la Rose
La violette et la rose ont embaumé le jardin,
où sont passés nos amours ainsi que notre destin.
L’herbe folle et le ciel bleu, témoins de nos ébats,
ne diront jamais nos secrets à quiconque ici-bas.
Plus tard, lorsque les branches du chêne vieilli,
traîneront jusqu’à terre, malgré lui, leur tan pourri,
alors, ni le présent prenant, ni le futur morose,
ne pourront à jamais nous faire oublier, la violette et la rose.
Roland Vela
Paperasserie, quand tu nous tiens ...
Devant l’inutilité de reporter certains chiffres, une fois par an, sur un gros
carnet récapitulatif ! Chef de poste du bureau des Abattoirs, après avoir
été celui du Marché Central, il était aussi écrivain et poète à ses heures.
Il y a dans les vers qui suivent, toute la nostalgie d’un prince de la balance.
Marcel Bernard était notre Raimu à nous !
Peseur, mon frère, soigne ce livre,
Il est ouvert pour cent dix ans,
aussi loin que tu puisses vivre,
Il doit te survivre longtemps.
A moins qu’un jour, quelqu’un comprenne
que ce registre est superflu
et que sous son bras ne le prenne,
pour l’aller mettre au rebut.
Ce bouquin est en quelque sorte
symbole de longévité,
mais tous les chiffres qu’il porte,
ne sont d’aucune utilité.
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