Page 54 - Les Peseurs Jurés de Marseille
P. 54
M. le Ministre de l’Industrie et du Commerce et M. le ministre de
l’Intérieur, fut envoyé au Conseil d’Etat le 10 juin 1949.
La corporation a obtenu à cette occasion tout le soutien de la muni-
cipalité pour défendre leurs intérêts communs.
“Le président s’est livré à un travail de concession et d’entente ; il
a voulu éviter un conflit qui aurait pu être très grave.
Il veut aujourd’hui encore mettre en garde ses collègues, il règne un
état d’esprit assez spécial dans l’Administration : des administrateurs
extraordinaires ont été rayés, d’un trait de plume, d’autres ont été relevés
de leurs fonctions.
Les préfets sont investis de pouvoirs presque dictatoriaux ; le prési-
dent lui-même a reçu des circulaires qui lui permettent de proposer la mise
à la retraite ou la révocation de ceux qu’il jugerait incapables, coupables
ou déficients.
L’Administration peut nous jouer de bien vilains tours, et nous
avons intérêt à ne pas trop nous agiter ; cette semaine encore, le prési-
dent a pu connaître le sentiment de Monsieur Surleau à notre égard : le
moins qu’on puisse dire est qu’il n’était pas bien disposé vis à vis de la
corporation.
Enfin ces jours derniers un service très important de la mairie a
demandé des renseignements sur les peseurs jurés. On s’occupe beaucoup
de nous, tâchons de faire en sorte que l’on ne s’en occupe pas trop”.
Dès les années 50, le Transit des Primeurs d’Afrique du Nord par le
port de Marseille n’a cessé de croître et pour y faire face la Chambre de
Commerce a profondément modifié le bassin de la Joliette en créant une
bourse aux primeurs au mole J.1 et une gare spéciale sur le terre-plein du
J4, près du Fort Saint-Jean ; cette gare permettait de charger 200 wagons
à la fois.
Au cours de la campagne des primeurs d’Afrique du Nord, prés de
250.000 tonnes étaient soumises au pesage par bascule publique. Or, les
peseurs ne disposaient que d’un nombre insuffisant de bascules.
Les véhicules stationnaient trop longuement dans les files d’attente
notamment sur la place de la Joliette, entravant la circulation générale,
augmentant inutilement le prix de revient de la manutention et donnant
une impression fâcheuse de manque d’organisation.
Depuis plusieurs années, la Chambre de Commerce demandait à la
ville de Marseille l’établissement d’une nouvelle bascule publique.
Après diverses études sans résultat pratique, un accord était interve-
nu entre la Chambre de Commerce et la ville de Marseille.
Au terme de celui-ci, sanctionné par délibération municipale (38) , la
Chambre de Commerce a avancé à la ville les fonds nécessaires pour l’édi-
fication de la nouvelle bascule publique du Fort Saint Jean tandis que le
service des Ponts et Chaussées Maritimes assurait la direction et l’exécu-
tion des travaux.
L’installation nouvelle était pourvue de deux ponts-bascules de
12 mètres de longueur sur 3 mètres de largeur, constituant ainsi la plus
importante installation de pesage dans le port.
—— 50