Page 58 - Les Peseurs Jurés de Marseille
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Afin d’expliciter ce bilan négatif, il convient de faire ressortir les
deux facteurs de déséquilibre : d’une part la récession continue de nos
activités résultant de circonstances diverses (fermeture du canal de Suez,
évolution économique ayant entraîné la disparition de certains rituels) et
d’autre part la revalorisation des traitements de la fonction publique.
En conséquence en 1966, les effectifs étaient de 129 personnes
pour 88 en 1970 ; le déficit assuré par les peseurs jurés était de
134.467,18 francs en 1966 pour 145.149,35 francs en 1970. (...)
La disparition des ressources provenant de notre intervention sur les
marchés va entraîner un déficit pour l’exercice 1972 de 1.000.000 francs. (...).
Une très forte majorité de peseurs jurés a convenu qu’il était de son devoir
d’envisager, par palier, une reconversion commerciale de notre activité.
Dans cet esprit, une société anonyme est en cours de constitution
afin de permettre l’exploitation d’un service informatique au Marché
d’Intérêt National pour le compte des grossistes en fruits et légumes”.
L’installation du Marché d’Intérêt National de Marseille impliquant
des modifications importantes dans les méthodes de manutention et de
commercialisation des fruits et primeurs, le corps des peseurs jurés savait
que son intervention telle qu’elle était pratiquée sur les carreaux du cours
Julien et de la Plaine, ne se retrouverait pas au futur marché.
Aussi proposait-il d’autres services ; une bascule charretière à
l’entrée pouvait servir aux transactions commerciales, au contrôle, à la
statistique.
Un service mobile permanent pouvait être mis à la disposition des
usagers à l’intérieur du marché ; le service pouvait continuer à constater
le poids des marchandises impropres à la consommation et destinées à la
voirie.
Il se proposait également d’effectuer tout contrôle et vérification à
la demande des usagers ou de la direction du Marché.
Pourtant dès 1967, le Président des peseurs jurés écrivait à l’adjoint
délégué à la régie du pesage en lui indiquant que pour parvenir à un équi-
libre de la Régie, il n’y avait que deux solutions.
La première étant la compression de personnel, sous la forme de
mutation dans d’autres services municipaux, la seconde l’augmentation
des recettes (40) .
Par délibération du 8 juin 1973, le conseil municipal a décidé la dis-
solution de la corporation des peseurs jurés, la reprise en régie directe par
la ville du service de pesage, et la création dans les services municipaux
d’un cadre latéral d’extinction dans lequel seront intégrés les peseurs jurés
alors en affectation.
De facto, le syndicat des peseurs jurés de commerce cesse d’exister
à cette date (41) .
Désormais, le service était composé d’un directeur, d’un préposé
chef adjoint au directeur et, choisi par ce dernier, deux préposés chefs
chargés du contrôle d’exploitation de la section “pesage” pour l’un et de la
section “mesurage et jaugeage” pour l’autre, et quarante sept préposés.
Il était précisé qu’“en raison des sujétions particulières inhérentes
à l’exercice de cette profession ces agents devront appartenir exclusive-
ment au sexe masculin”.
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