Page 184 - Les Peseurs Jurés de Marseille
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Pour embarquer un colis, donc, pour calculer le coût de transport et,
aussi afin de prévoir l’emplacement qui pourra supporter cette charge, il
est nécessaire de connaître le poids et le volume de ce colis.
Le poids est déterminé par le peseur juré, et le volume par le mesu-
reur juré.
Mais il arrive, parfois, que le mesureur redevienne un peseur juré.
Ainsi, en novembre 1982, sur les quais de la Darse 3 du port de Fos
sur Mer, il s’agissait de colis lourds, amenés par barge, d’un poids total de
280 tonnes.
Nous avons utilisé un peson de 30 tonnes qui se comporte comme
une balance au 1/100 ème . D’un coté le colis à peser, de l’autre des poids
de plusieurs kilogrammes pour réaliser cet équilibre ; le peson était sus-
pendu à prés de 15 mètres de hauteur. Le peseur observait les déplace-
ments de l’aiguille de l’appareil... avec une paire de jumelles.
Un autre exemple d’opération qui sortait de notre cadre habituel :
celui de la Société Bonna (fabrique de tuyaux).
Vers les années 1970, cette société étudiait un projet d’immersion en
mer, au large de Cannes, d’une conduite destinée à l’évacuation des eaux
polluées. Il s’agissait de 240 éléments iden-
tiques, en béton fortement armé, dont les
dimensions étaient pour chacun de 5 mètres
de longueur, de 1,720 mètre de diamètre exté-
rieur , de 1,360 mètre de diamètre intérieur, et
de 14 tonnes de poids.
L’opération consistait à déterminer deux
fois le poids d’un élément, à sec et après
l’absorption de l’eau salée, .
En effet, il était prévu vers 1974 de
construire un émissaire dans la baie de la
Napoule pour rejeter à la mer les égouts de la
ville de Cannes. Pente des tuyaux : 10%, point
le plus bas -109 mètres.
Pour satisfaire l’écologie, l’extrémité
de l’émissaire avait été posée en bordure
d’une falaise d’une profondeur de 600 mètres,
d’où une décantation naturelle : les sédiments
Sur la jetée du large, chais et wagons étaient souvent jaugés par les
se déposant au fond de cette fosse, les eaux jaugeurs jurés. Photo peseurs jurés.
douces remontant en surface, entraînées par
les courants de la baie.
Mais en dehors de ces cas particuliers, le mesurage pour le fret était
une opération courante dont les applications étaient très simples.
En effet, tous les colis, quelle que soit leur forme étaient mesurés
selon le principe du parallélépipède enveloppant.
En d’autres termes, il suffit d’imaginer une caisse pouvant contenir
le colis, quelle qu’en soit la forme.
Les dimensions sont prises à l’aplomb des trois dimensions, donc la
grande longueur, la plus grande largeur, et la plus grande hauteur.
Toutes ces mesures sont exprimées en centimètres, toujours par excès.
Il arrive aussi que l’on puisse établir un mesurage pour la moyenne, si les
colis sont manifestement de mêmes dimensions.
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