Page 214 - Les Peseurs Jurés de Marseille
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Mais à Marseille par dérogation spéciale, la vente des viandes et
déchets d’animaux a été permise dans les abattoirs, transformant ainsi les
lieux en véritables marchés et l’on doit considérer comme tels, non seule-
ment les parties du domaine municipal
affectées par une désignation adminis-
trative aux marchés publics, mais
encore tout emplacement public ou
privé qui, de fait, sert habituellement à
usage de marché.
Lorsque la commune de
Marseille décida l’installation d’un
nouvel abattoir vers 1846, sa situation
financière était loin d’être prospère.
Une grande affaire préoccupait
la Ville, son canal :
“On sait les sacrifices que la
ville de Marseille, seule, dut s’imposer
pour son canal ; on sait la résistance
du Conseil Général et des autres
communes, à cette idée du Canal de
Marseille. Aux Abattoirs vers 1952, intérieur d’une cabine de la salle 3, de gauche à
droite, Jean Martinez, Edmond Delisle et Charles Metzger, prêts pour
La ville de Marseille, pour sub-
peser les quartiers de viande avec l’aide de trois romaines. Photo XDR
venir aux dépenses de son nouvel abat-
toir, dont le besoin était impérieux,
étant elle- même dans un état financier très précaire, créa des taxes
d’abattages anormales, exorbitantes, avec promesse cependant de les
diminuer quand la grande opération du canal serait achevée, quand elle
aurait, par la rentrée de ces taxes couvert les avances pour l’abattoir (91) ”.
En 1880, la chambre syndicale des bouchers et charcutiers de
Marseille donnait son avis sur le marché entrepôt aux bestiaux et sur la
transformation de l’abattoir, dans sa séance du 17 octobre.
L’idée de créer à Marseille un grand marché d’approvisionnement
pour les bestiaux et un entrepôt de séjour a été la conséquence immédiate
de la faculté d’importation donnée en 1862. Depuis cette époque tous les
conseils et particulièrement ceux qui se sont succédés depuis 1870 ont
placé cette demande en tête de leur ordre du jour. Ainsi à la question posée
par le conseil municipal : y a-t-il lieu à la création d’un grand marché
entrepôt et d’en donner la concession ?
A cela les adhérents de la chambre syndicale répondirent :
“Le marché entrepôt est des plus désirable, c’est une œuvre non seu-
lement locale mais départementale et même nationale.
La ville de Marseille doit le créer avec des allocations du départe-
ment et même de l’Etat. Marseille est un grand port de réception des bes-
tiaux étrangers ; mais si c’est un port de transit, le bétail doit se refaire à
Marseille des fatigues et pertes de la traversée. La ville ne doit pas don-
ner ce marché en concession et créer un monopole.
Le concessionnaire ne doit être dans tous les cas qu’un collecteur
des droits d’emplacements, autrement il remplacera inévitablement peu à
peu les commissionnaires actuels, qui par le fait de la concurrence, éta-
blissent encore des prix accessibles aux consommateurs tandis qu’un
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