Page 191 - Les Peseurs Jurés de Marseille
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que des commissionnaires ou magasins qui vendaient en gros, à des
détaillants, les colis de fruits et légumes qu’apportaient les paysans et à ce
titre encaissaient de leur part une commission.
Notre activité s’étendait sur tout le territoire occupé par les parti-
sanes et aussi chez les commissionnaires en fruits et légumes dont les
magasins étaient en bordure du marché central depuis le cours Julien,
face à la place Carli, jusqu’à la rue des trois Frères Barthélémy, avec une
petite place (Paul Cézanne) et des rues au nom pittoresque (rues Crudère,
Pastoret, Bussy l’Indien, des Bons Enfants, etc.) qui communiquaient à
la place Jean Jaurès (la “Plaine”) où les marchandises étaient apportées
directement par les cultivateurs locaux et pesées par nos soins.
Notre organisation comprenait :
- sur le plateau du cours Julien, à six mètres en face des écoles, un
petit pavillon qui contenait plusieurs tables, des chaises et surtout des
romaines avec des poids étalons,
pour vérifier la justesse des instru-
ments de pesage.
- un bureau dans la rue Pastoret, à
20 mètres du cours Julien.
- un bureau plus spacieux, situé au
premier étage, sur le cours Julien,
en face du petit carreau.
Pour la desserte de la Plaine,
un bureau avec des romaines, situé
au début de la rue Ferrari (au N°2).
Les colis étaient pesés par
les peseurs à l’aide de balances
romaines et toujours après vente,
juste avant d’être chargés sur les
camions pour enlèvement.
Le Cours Julien, à l’époque des charrettes et des charretons, vers 1920. Les Sur le petit carreau, situé
grands parapluies sont de sortie et protègent les intervenants des ardeurs du côté beaux-arts avant la descente,
soleil; au fond à gauche le premier bâtiment bas, est le pavillon des peseurs.
il n’y avait qu’une douzaine de
Photo XDR
partisanes.
Le travail s’effectuait de 3 heures à 12 heures ; passé cette heure, le
cours était livré au service du nettoiement.
Pour demander sur les carreaux l’intervention des peseurs, les
partisanes, les portefaix du marché et aussi les acheteurs criaient “au
poids !”.
Le peseur se déplaçait, suivi à 2 mètres de son porte-romaine
bardé de : barre, romaines, briquet et crochets ; au cours Julien et à la
Plaine les porte-romaines étaient beaucoup plus âgés, car ils servaient
aussi de portefaix et aidaient les employés du banc à soulever les colis au
moment du pesage.
La partisane était la plupart du temps un personnage haut en couleur,
merveilleusement dotée d’un vocabulaire à toute épreuve ; il ne fallait pas
leur chauffer le bout des pieds, vous receviez immédiatement une diatribe
des plus éloquentes.
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