Page 277 - Les Peseurs Jurés de Marseille
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Un autre pesage délicat à effectuer !
Roland Vela se rappelle...
Jusque vers 1965, il existait une opération quelque peu difficile à
réaliser, le lecteur en jugera par lui-même.
Comme on pesait pratiquement tout à la balance romaine - lorsque
le pesage unitaire était exigé - se présentait alors quelquefois, le pesage de
colis hors normes, comme celui concernant les balles de rotin.
Mais des balles d’une longueur exceptionnelle, mesurant parfois
jusqu’à plus de 4 mètres de longueur ; la difficulté résidait dans le fait que
sur une telle longueur, le rotin possède la faculté de ployer et par la même
de toucher le sol.
Les peseurs jurés avaient donc trouvé une astuce : aux grands maux,
les grands remèdes ; 2 portefaix avec 1 romaine à 1,50 mètre de chaque
bout de la balle, la soulevaient, le peseur n’avait plus qu’à effectuer les
2 pesées et en les additionnant pouvait déterminer le poids de la balle.
Encore lui fallait-il, tout en pesant, vérifier que les rotins ne touchent
encore le sol, dans ce cas les portefaix se “grandissaient” en se mettant sur
la pointe des pieds !
L’appareil de pesage, ci-dessus, fabriqué par la société Rondony, fondée en 1770
à Marseille, a été utilisé par le grand père de Raymond Bourdin pour mesurer le
poids des grains. La portée de l’instrument est de 160 g, l’approximation de la
romaine est au gramme et la capacité de la mesure à gauche est de un décilitre.
Vers les années 1870/1880, une Chambre des métiers se trouvait, non loin du
Cours Belsunce, et les courtiers en grains s’y rendaient, et pouvaient, avec cet
appareil portable, déterminer le poids spécifique des grains. Photo peseurs jurés.
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