Page 39 - Les Peseurs Jurés de Marseille
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Les Grands
Évènements
Naissance de la Compagnie des Docks
de Marseille
A naissance de la Compagnie des Docks allait entraîner bien des
progrès pour la ville mais aussi bien des luttes intestines entre
L l’Administration primitive du port et la Compagnie dirigée par
Paulin Talabot, à l’époque directeur du chemin de fer de Lyon à la
Méditerranée.
Selon un rapport de M. Herbert (22) , “cette société des Docks, ou
plutôt l’établissement, l’institution maritime commerciale des Docks de
Marseille, nous paraît devoir son existence au concours de trois volontés,
de trois intérêts qui se sont rencontrés, pour concevoir et fonder cette
grande entreprise :
1L’Etat qui avait des prétentions sur les terrains susceptibles d’y être
affectés, et sur le rivage maritime, qui avait aussi cet intérêt général de
tutelle, en même temps que de profit qui naît pour lui de toute création
industrielle et commerciale, favorable à l’extension du trafic.
2 La ville qui outre ses prétentions opposées sur les terrains, trouvait
dans la réalisation de ce vaste projet, une nouvelle source de prospéri-
té locale, en même temps que l’extension, en produit des perceptions
que rien n’annonçait devoir et pouvoir lui être enlevées.
3 Enfin les grands capitalistes, commerçants industriels fondateurs déjà
de grandes entreprises aboutissant à la mer et vivant de leur commu-
nication avec la mer, et projetant une nouvelle société, pour la
construction et la mise en activité de ces Docks, qui devaient devenir
l’un des vastes entrepôts de l’univers”.
Aux termes d’un traité passé entre l’Etat et la Ville de Marseille, le
16 janvier 1854, l’Etat s’était engagé à céder à la ville de Marseille les ter-
rains de l’ancien Lazaret, et ceux conquis ou à conquérir par l’extension
des travaux des ports de la Joliette et d’Arenc.
L’Etat accordait la faculté d’établir un ou deux docks à son choix, ou
de faire la cession de gré à gré ou par adjudication de cette faculté aux
conditions que la ville aurait jugé convenables ; l’Etat se réservait toute-
fois le droit de réglementation et de tarifs de ces docks.
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