Page 42 - Les Peseurs Jurés de Marseille
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Une vue assez rare de la Place de la Joliette avec l’immeuble des Docks, vers 1900. Collection Musée d’Histoire de Marseille
jaugeage et mesurage, alors que sur les autres quais du port de Marseille,
le commerce est obligé de les payer.
Alors que le monopole des Docks profite de toutes les améliorations,
de tous les progrès de la science, les quais, où la liberté du travail pour-
rait s’exercer en concurrence avec la puissante compagnie, restent
stationnaires depuis un siècle (28) ”.
Les relations entre le corps des peseurs jurés et la Compagnie des
Docks se révèlent parfois compliquées ; dès le 14 juillet 1861, le maire de
Marseille écrit au président du conseil des Docks :
“Dans un moment où la plus heureuse entente s’établie dans les
relations de votre société avec la ville de Marseille, je viens d’être bien
douloureusement affecté hier, Monsieur le Président, en apprenant que les
agents locaux de votre administration, contrevenaient après un système
qui paraît préconçu aux lois et règlements qui protègent les droits de pesa-
ge et de mesurage de la ville de Marseille.
La gravité d’une atteinte pareille portée à notre droit de taxe et par
suite à notre administration financière ne me permettait pas de laisser pas-
ser les faits d’infraction commise publiquement dans mon poste. Ils ont du
être verbalisés, toutefois j’ai retenu momentanément le procès verbal avec
l’espoir qu’une juste appréciation du droit municipal que j’ai la charge de
sauvegarder mettra fin à ce regrettable sujet d’actions judiciaires”.
Ce à quoi Monsieur Dumas, président du conseil d’administration,
répondit que la Compagnie avait le droit d’effectuer une opération de
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