Page 47 - Les Peseurs Jurés de Marseille
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publics et docks, qui pratiquent le pesage de la plupart des marchandises
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                                                                         Afin que les dizaines de milliers de sacs de marchandises de toutes
                                                                    sortes, et de toutes provenances ne subissent pas une dessiccation trop
                                                                    importante, car ceux-ci étaient aussi bien pesés à l’entrée comme à la sortie
                                                                    des Docks, où ils stationnaient souvent pendant de longs mois, les préposés
                                                                    au gardiennage et autres employés des Docks avaient pour mission d’arro-
                                                                    ser copieusement les sols où étaient empilés les cafés, les cacaos et les épices
                                                                    dont les clous et griffes de girofle, les noix muscades, les piments, les
                                                                    gingembres et autres cardamomes ainsi que les herbes aromatiques.
                                                                         On a vu que les Docks et autres Magasins Généraux de Marseille
                                                                    ont, pour le pesage de marchandises entreposées dans leur enceinte et dont
                                                                    il leur est nécessaire de connaître le poids, des commis peseurs particuliers
                                                                    à chacun de ces établissements mais ces peseurs particuliers, qui ne sont
                                                                    que de simples employés aux gages de l’établissement qui les occupe, ne
                                                                    peuvent être confondus avec les peseurs jurés de commerce qui, étant au
                                                                    service du public, ne relèvent que de leur conscience et qui, seuls à
                                                                    Marseille, ont qualité pour donner le poids officiel.
                                                                         Le 10 juillet 1914, Messieurs Bergeon et Frédéric Chevillon, tous
                                                                    deux députés des Bouches-du-Rhône, et plusieurs de leurs collègues ont
                                                                    reproduit textuellement les termes du projet de loi rapportés en 1903 par
                                                                    Monsieur Chaumet dans une proposition de loi tendant à l’établissement
                                                                    de zones franches, qu’ils ont déposée sur le bureau de la Chambre.
                                                                         Au XX  ème  siècle, les deux guerres mondiales de 1914 et 1939 devaient
                                                                    apporter une nouvelle preuve de la vitalité de la corporation, un nouveau
                                                                    témoignage des services que l’on pouvait obtenir de cette organisation.
                                                                         Alors que le port de Marseille constituait un point vital par lequel la
                                                                    France recevait de l’extérieur d’importants tonnages de denrées et de
                                                                    matières premières nécessaires à la vie du pays et à la défense de la nation,
                                                                    chaque fois, tenant compte des services rendus, l’autorité militaire rappe-
                                                                    lait des armées et mobilisait sur place un certain nombre de ces techniciens
                                                                    qu’étaient les peseurs jurés de notre ville.
                                                                         Enfin, aux heures douloureuses et pénibles de l’occupation,
                                                                    le rationnement des vivres devint une nécessité inéluctable, c’est encore
                                                                    vers les peseurs jurés que se tournait, à Marseille, le Ravitaillement
                                                                    Général pour obtenir avec une scrupuleuse exactitude la connaissance des
                                                                    rations qui pouvaient encore être distribuées sur place ou mises à la dis-
                                                                    position des régions avoisinantes.
                                                                         En temps de paix, les modifications profondes apportées dans les
                                                                    échanges commerciaux depuis la guerre de 1914 n’ont eu d’autre influence
                                                                    sur ce vieil organisme que de le conduire à la mise en service d’instru-
                                                                    ments plus puissants, ou mieux adaptés aux nécessités nouvelles des
                                                                    manutentions.
                                                                         Le 3 février 1925, l’Union des Chambres de Commerce Maritime,
                                                                    sous la Présidence de Monsieur Chaumet, a adopté un vœu demandant au
                                                                    gouvernement une législation nouvelle des services de pesage, mesurage
                                                                    et jaugeage publics.
                                                                         Dans le cas où les villes étaient dotées d’un port maritime, ce vœu
                                                                    tendait à déposséder la commune de tous les pesages, mesurages et jau-
                                                                    geages effectués dans la limite du port, ou de ses dépendances.
                                                                                                                                                 43 ——
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