Page 100 - Les Peseurs Jurés de Marseille
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A partir de 1947 les risques d’accidents encourus par les porte-
romaines furent couverts par la Sécurité Sociale, sauf dans le cas où l’ac-
cident pouvait être totalement ou partiellement imputé à une faute grave de
la part de l’employeur. Jusqu’à cette date tous les accidents survenus aux
porte-romaines étaient couverts par la Caisse d’Assurance Mutuelle des
Peseurs Jurés de Commerce créée le 28 novembre 1899.
Enfin parmi les innombrables difficultés intérieures, de multiples
incidents ont surgi avec les porte-romaines ; ce fut d’abord, à la suite des
cris poussés dans le bureau et qui amenèrent l’intervention de plusieurs
collègues, une manifestation hostile qui de quatre heures de l’après-midi
se prolongea jusqu’à la fermeture, accompagnée de jets de pierres.
On dut faire appel à la police et l’arrivée de gardiens cyclistes, suf-
fit à peine à calmer les porte-romaines déchaînés, pour la plupart armés de
pierres et de bâtons. Dans d’autres circonstances, des porte-romaines et
parmi eux un enfant renvoyé du
bureau, avaient entrepris d’abîmer la
porte donnant sur la rue Marchetti.
Le président fut amené lui-même à
corriger le porte-romaine renvoyé, qui
protesta violemment. Son père vint
même au bureau l’après-midi et après
une assez vive explication l’incident
fut réglé.
Une autre véritable agression
avait été commise le matin même sur
notre collègue Vernet qui avait eu ses
lunettes brisées et son chapeau arraché.
Un autre porte-romaine renvoyé ayant
menacé d’un couteau le nouveau gar-
dien, aide fut encore demandée à la Salon Alhambra année 1959, les peseurs jurés sont tout sourire. De droite à
police, un nouvel attroupement eut lieu gauche : André Ferrand, Léon Roux, Maurice Laurens, Pierre Bruno,
dans la rue Marchetti, des témoignages Marius Bonnivard, Gilbert Hugues, Raymond Bourdin. Photo peseurs jurés.
contradictoires furent produits.
Enfin, avant hier, le président amena au poste de police un porte
romaine renvoyé qui avait frappé un de ses anciens camarades.
Des mesures immédiates ont été prises pour remédier si possible à
un état de choses qui nuit en même temps qu’à notre tranquillité, au bon
renom de notre corporation : la police elle-même, en effet, n’a pas manqué
de souligner le recrutement déplorable de notre personnel auxiliaire.
Le poste de gardien de porte-romaines qui avait été supprimé par
suite d’insuffisance d’autorité de l’employé affecté à ce poste, vient d’être
réinstauré ; sans doute arriverons-nous à un meilleur résultat avec l’em-
ployé actuel, lui-même ancien porte-romaine. Mais la question se pose de
savoir si nous pouvons continuer à avoir des porte-romaines aussi insup-
portables (79) .
Dans sa séance du 9 décembre 1931, la commission administrative
fait état d’une rixe entre un porte-romaine et un ancien gardien des porte-
romaines ; le porte-romaine ayant été blessé d’un coup de couteau à la
jambe.
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