Page 98 - Les Peseurs Jurés de Marseille
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Le 21 juin 1934, la municipalité proposait sous une autre forme la
                                  participation de la ville par l’abandon d’une partie des droits communaux
                                  dont le montant correspondrait à celui de la nouvelle charge qui incombe-
                                  rait à la Caisse de Compensation.

                                        “Le président ayant le mandat d’entrer en pourparlers et de référer
                                  à la sous-commission désignée des offres qui lui seraient faites, se met à
                                  l’ouvrage, se livre à diverses études, mais M. Chardon est effrayé de ses
                                  exigences et ne veut plus avancer. M. Sabiani s’effraie également mais ne
                                  propose rien, tandis que le président maintient son texte. Il y a presque
                                  conflit, le président est sur le point de demander aux trois membres de la
                                  sous-commission de venir l’épauler, la situation devient très délicate. Un
                                  nouvel entretien avec M. Sabiani à l’occasion du Banquet des Dames, au
                                  marché central, fait avancer la question.
                                        La ténacité et l’opiniâtreté dans l’effort finissent par porter leurs
                                  fruits puisque le 24 décembre M. Sabiani se rend aux raisons du président
                                  qui avait voulu devant la situation garder seul le poids des responsabilités
                                  et subir seul les chocs.
                                        Le président veut indiquer aujourd’hui qu’il a une grande confian-
                                  ce en M. Sabiani auquel le rattachent des souvenirs et une amitié fort
                                  ancienne ; il ne veut pas que l’on prenne en mauvaise part ses paroles,
                                  mais que vaut la promesse d’un homme lorsque c’est une assemblée qui
                                  doit s’engager ?
                                        Il a donc pensé que son devoir lui commandait de laisser aller l’af-
                                  faire jusqu’à l’administration pour que celle-ci s’engage ; le 31 décembre,
                                  M. Trotti donnait son acquiescement et faisait sien le rapport. ...
                                        En ce qui concerne la fusion, le président ne peut accepter qu’une
                                  fusion traditionnelle ; encore doit on remarquer que celle-ci ne comporte
                                  aucun avantage appréciable pour nous.
                                        Le recrutement de cinq nouveaux peseurs recrutés parmi les mesu-
                                  reurs jurés ne constitue pas non plus ces avantages.
                                        Mais il faut considérer que pour plusieurs raisons la Caisse de
                                  Compensation s’appauvrit ; la surproduction française de blé tarit les
                                  revenus de la balance Schopper, le pesage des graines oléagineuses sur
                                  bascule amoindrit le centime des graines, en compensation la caisse récu-
                                  pérerait la moitié de la recette des bascules  (75) . Il appartient aux syndics
                                  et aux membres du syndicat professionnel de voir où est l’intérêt de la
                                  corporation.
                                        Personnellement et comme président de la corporation, le prési-
                                  dent pense qu’il n’y a aucun intérêt pour elle à refuser l’offre qui lui
                                  est faite. En acceptant, on se trouverait dans une excellente situation
                                  morale.
                                        Cette solution élégante nous permettrait d’éviter les ennuis du
                                  mesurage ; financièrement nous ferions une très belle affaire qui consoli-
                                  derait notre Caisse de Compensation, assiérait définitivement notre Caisse
                                  Maladies Accidents et renforcerait l’organisation de la corporation  (76) ”.

                                        Cette fusion était la suite de celle opérée peu de temps avant avec
                                  le service des bascules publiques, mais aussi avec les peseurs spéciaux
                                  (1893), les mesureurs de grains (1889) et les peseurs d’abattoirs (1875).

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