Page 93 - Les Peseurs Jurés de Marseille
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Le manque de place est évident, vers 1895 ; les kiosques des peseurs jurés sont entourés de marchandises. Collection Musée
                                  d’Histoire de Marseille





                                                                         Les jaugeurs réclamaient en pesage, 15 francs de travail pour les
                                                                    ajouter à leurs bénéfices de jauge et d’expertises ; les peseurs ne leur
                                                                    devant rien, leur proposaient pourtant, dans un esprit de philanthropie et
                                                                    d’humanité, de les inscrire à la suite de leur cadre avant qu’un nouvel
                                                                    examen ne fut passé et leur abandonnait la priorité, pour le pesage et le
                                                                    mesurage des grains... Notez que l’offre n’était pas à dédaigner. Ayant
                                                                    l’avantage d’être conforme à tous les précédents de fusions, elle assurait
                                                                    des gains, qui peu élevés au début, suivaient une marche constamment
                                                                    ascendante.
                                                                         La priorité sur les opérations de grains leur donnait le pas sur tous
                                                                    les peseurs, sans exception. Ce travail de pesage et mesurage des grains
                                                                    dont on faisait l’abandon aux jaugeurs, offrait aussi une situation ascen-
                                                                    dante très sérieuse ; tout cela fut refusé par les jaugeurs  (68) .
                                                                         Le déclin de la jauge coïncidait avec la transformation de la savon-
                                                                    nerie à Marseille et l’abandon, par cette transformation, de l’emploi de
                                                                    l’huile d’olive pure.
                                                                         Jusque dans les années 1870, les savonneries n’employaient que
                                                                    les huiles d’olives pures lesquelles se vendaient à la jauge. Les raffine-
                                                                    ments de l’industrie ont ensuite transformé cette fabrication qui a donné
                                                                    alors des savons de bien meilleur marché par l’emploi des huiles de
                                                                    recense et plus tard des huiles de grignons d’olives extraites par le sul-
                                                                    fure de carbone.
                                                                                                                                                 89 ——
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