Page 91 - Les Peseurs Jurés de Marseille
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Dans la pratique il semblerait que non seulement un peseur ancien
avait le droit de refuser tout travail qu’il ne jugeait pas lucratif ; mais
même s’il lui arrivait de se trouver soit le moins ancien soit le seul présent
au bureau, il pouvait attendre la rentrée d’un plus jeune pour lui imposer,
parfois une heure après, une opération désavantageuse qui lui serait nor-
malement échue.
“Il faut remarquer que dans un même bureau il n’y a souvent que
quinze, quatre ou même deux peseurs qui ne jouissent pas de ce privilège ;
on les oblige donc à faire tout le mauvais travail, même quant il vient en
leur absence et il leur faut subir les rebuffades des portefaix exaspérés par
une attente trop souvent exagérée...”.
“On a vu des opérations de minime importance attendre plusieurs
heures avant d’être desservies alors que d’autres plus lucratives l’étaient
immédiatement”.
Consciente des disfonctionnements, la majorité de la commission a
conclu ce jour-là à l’adoption du projet de caisse de répartition propor-
tionnelle, et à l’application stricte de l’article 3, chapitre III du règlement
sur l’organisation du service.
Ce projet fut repris dans les années suivantes ; en 1932, l’assemblée
générale avait donné mandat à la commission administrative de proposer
au bureau, avant la fin de l’année, un projet de mutualité. Le référendum
ne fut pas signé par 31 peseurs, parmi eux seulement 9 étaient absents.
Au premier plan, les dockers vers 1900, s’affairent à empiler des lingots de métal. Collection Musée d’Histoire de Marseille
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