Page 87 - Les Peseurs Jurés de Marseille
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Souvent, les 40 à 55 tonnes que constituaient l’ancienne journée,
étaient finies à midi, et les peseurs se trouvaient l’après-midi de nouveau
à leur poste, prêts à recommencer, alors que les suivants sur le cadre
n’avaient encore rien fait.
Cent barils d’huile de coton viennent remplacer sur le marché, cent
tonnes de graines oléagineuses. Pour peser 50 tonnes, il fallait une jour-
née, et cent barils ne demandent qu’une heure ; le travail s’est donc, de
ce côté transformé à l’avantage des premiers.
De même ne voyons nous pas aujourd’hui le commerce se contenter
d’effectuer des moyennes de poids pour régler des parties entières, une
moyenne représente, lorsqu’elle est effectuée dans des proportions conve-
nables, le tiers, le quart du bénéfice qu’aurait procuré la totalité ; mais ce
genre de travail permet d’effectuer plusieurs opérations pendant le temps
qu’aurait exigé le pesage d’une partie entière et seul le peseur employé
bénéficie de cette évolution.
L’expédition sur notre marché de produits déjà manufacturés, rem-
plaçant des quantités énormes de matières premières, diminue aussi le
nombre des chantiers de pesage ; la rapidité des moyens de débarquement
entraîne la nécessité d’enlever plus activement les marchandises et élève
ainsi considérablement le nombre de tonnes pesées dans une journée par
un seul peseur (61) ”.
Selon M. Sanremo, adjoint au conseil municipal en 1887, la réduc-
tion des bénéfices constatée à partir de 1883, qui se répercutait plus par-
ticulièrement sur les jeunes peseurs, était due à l’exclusion du pesage
public des Docks de la Joliette prononcée par arrêt de justice, à l’évolu-
tion graduelle à Marseille du commerce de transit, au commerce d’entre-
Les Bassins de la Joliette, vers 1884. Collection Musée d’Histoire de Marseille.
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