Page 85 - Les Peseurs Jurés de Marseille
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Des sacs sur caillebotis, vers 1895, des fûts, des caisses, le tout à l’air libre et sur les pavés ! Collection Musée d’Histoire de Marseille.
Neuve, qui avait été créé pour le pesage des savons que l’on commençait
vers 4 heures du matin, avait vu ce travail disparaître complètement.
Un seul bureau fut conservé, celui de la rue des Incurables. Jusqu’en
1866, ce bureau, comme les autres postes, n’avait pas de romaines au-
dessus de 199 Kg ; son rayon était limité par la rue de la Joliette et la
rue Fauchier, et de l’autre, par le boulevard du Nord.
Cette délimitation ayant été faite à une époque où il n’y avait pas de
constructions en dehors de ces voies, donnait lieu à des réclamations inces-
santes ; d’autre part, l’intervention des bascules ayant fait disparaître le
pesage de détail chez les magasiniers, l’importance de ce poste avait dimi-
nué au point que les titulaires ne s’y rendaient plus et le laissaient passer à
leurs derniers.
Il fut alors décidé par les anciens (à cette époque les peseurs sup-
plémentaires n’avaient pas voix délibérative) que le bureau des
Incurables aurait des romaines de tout tirant et qu’il serait limité d’un
côté par la rue de la République, la rue Malaval et le grand chemin d’Aix
et de l’autre, par la Canebière, la rue Noailles, les Allées, le boulevard de
la Madeleine.
L’importance de ce bureau devenant naturellement beaucoup plus
grande, au lieu de cinq peseurs, il fallut en mettre 14 ; le travail dont pro-
fita ce bureau étant enlevé au bureau principal, il était tout rationnel que
les peseurs de ce dernier bureau, c’est-à-dire les 28 premiers, y eussent
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