Page 83 - Les Peseurs Jurés de Marseille
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Nous avons pourtant vu là un danger, et pour garantir l’avenir, nous
avons d’un commun accord avec nos confrères, demandé à votre adminis-
tration la fusion des deux corps ; c’est-à-dire de ne plus créer des peseurs
spéciaux de bois, charbons, bascules, et de recueillir leur succession gra-
duellement au fur et à mesure de leur extinction (52) ”.
Rapports des peseurs jurés entre eux.
Les peseurs devaient à leur président, à leur secrétaire général et à
leur syndic qui étaient librement choisis par eux, l’obéissance et la défé-
rence qui s’attachaient à leur fonction.
Le président , premier personnage de la corporation était élu à la
majorité simple par les peseurs titulaires ; Il n’effectuait pas d’opérations
de pesage mais représentait la corporation auprès de tous organismes :
Mairie, Chambre de Commerce, Port Autonome, Service des Douanes,
Transitaires, Acconiers, Compagnies de Navigation, Maîtres portefaix,
Portefaix, Représentants des livreurs et Réceptionnaires, etc.
Il était aussi chargé de faire maintenir en bon état de fonctionnement
le matériel de pesage.
Il présidait la Commission Administrative des peseurs jurés où
siégeaient les syndics élus annuellement ; il avait voix délibérative.
Le secrétaire général était chargé de l’aide au président et de
l’exploitation de la balance Schopper qui servait à déterminer le poids
spécifique des grains.
Il s’occupait principalement de la “desserte” des opérations de
pesage, ce qui représentait dans les années 50 et 60 un travail considérable.
Le port de Marseille fonctionnait à plein régime, alimenté qu’il était
par les colonies d’où affluaient des quantités astronomiques de mar-
chandises. La place sur les quais faisant défaut, il était courant qu’une
vingtaine de cargos, chaque jour, attendent en rade leur tour, mis à la cape,
avant d’être déchargés.
Il était aussi chargé de faire remplacer les peseurs malades ou en
congé.
Il assistait aux réunions de la Commission Administrative sans en faire
partie ; celle-ci se réunissait une fois par mois, ou lorsque les évènements le
justifiaient. Les décisions les plus importantes y étaient prises comme celles
concernant la discipline intérieure et l’avenir de la corporation ; y siégeaient,
le président, le secrétaire général et les syndics élus par quinzaine.
Ces derniers avaient pour rôle de défendre les collègues par qui ils
avaient été élus.
Les peseurs avaient pour habitude de se saluer en entrant dans le
bureau, il était correct d’échanger un salut avec tous les peseurs jurés que
l’on rencontrait, soit sur le quai, soit en ville ; les marques de respect et de
camaraderie devaient aider à conserver en toute circonstance un esprit de
corps afin de faire face, en se sentant plus forts, aux difficultés auxquelles
pouvait se heurter la corporation.
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