Page 106 - Les Peseurs Jurés de Marseille
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marchandise, le nombre de colis à peser, la nature de la  marchandise,
                                  éventuellement le poids total d’origine, la romaine à utiliser, graduation au
                                  1/2 kg ou à l’hecto et le nom du transitaire ou requérant.
                                        Le travail était effectué en compte individuel, c’est à dire que
                                  chaque peseur travaillait pour son compte suivant le droit d’ancienneté.
                                        Toute opération annoncée revenait de droit au plus ancien peseur
                                  présent au bureau, qui avait le droit de s’en déclarer chargé ou de la “lais-
                                  ser passer” en proclamant “je laisse passer” ou “à vous” au peseur immé-
                                  diatement inscrit après lui, parmi ceux présents au bureau.
                                        Celui-ci pouvait, à son tour, laisser passer l’opération et ainsi de
                                  suite, de proche en proche, jusqu’au
                                  dernier peseur présent au bureau,
                                  lequel ne pouvait, en aucun cas, refu-
                                  ser d’assurer le service, de même s’il
                                  n’avait pas un autre peseur après lui
                                  pour desservir une opération, il  avait
                                  l’obligation d’aller l’effectuer.
                                        Cette méthode réduisait au
                                  strict minimum le contrôle général,
                                  l’intérêt de chaque peseur concor-
                                  dant avec la rapidité et l’exactitude
                                  de l’exécution.
                                        Si l’horloge avait tinté et
                                  même si l’on se trouvait à un mètre,
                                  mais à l’extérieur du bureau central,
                                  on ne pouvait s’inscrire pour la des-
                                  serte d’une opération de pesage ins-
                                  crite au tableau, et la dite opération
                                  venait échoir à son dernier immédiat
                                  (tout peseur situé dans le cadre,
                                  après soi).
                                        Aucun peseur n’était de droit au
                                  bureau que lorsque la romaine dont il
                                  s’était servi était rentrée.
                                        Les peseurs ne pouvaient être
                                  choisis par les vendeurs ou ache-
                                  teurs; ils marchaient par ordre de
                                  numéros, en sorte que le plus ancien
                                  puisse toujours prendre ou laisser le
                                  travail. Il arrivait qu’un peseur s’ab-
                                  sente sans autorisation et oblige un
                                  de ses collègues, placé avant lui, à



                                  Hangar isotherme du P.A.M, poste 60, vers 1950, le peseur juré est en train de peser un chariot de régimes de bananes,
                                  emballés. L’instrument de pesage est une bascule Aequitas ; la petite manivelle à main gauche sert à remettre les cadrans à
                                  zéro après détermination du poids et délivrance d’un ticket de pesée ; approximation au kg.
                                  Ce hangar était d’une superficie de 7.800 mètres carrés et ses parois étaient revêtues de plaques de liège expansé ; il était
                                  maintenu à une température intérieure constante de 12° grâce à des installations de chauffage, de ventilation et de refroi-
                                  dissement. Sa capacité totale était de 80.000 régimes, et il était équipé de 17 bascules automatiques.
                                  Photo Archives Municipales Marseille
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