Page 110 - Les Peseurs Jurés de Marseille
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Pendant le trajet vers le lieu de l’opération, le peseur devait veiller
sur le transport de son instrument ; en effet il lui fallait procéder à un
nouvel échantillonnage au cas où le porte-romaine aurait laissé tomber
l’instrument.
De même, si plusieurs peseurs partaient ensemble, il était bon de
s’assurer que les porte-romaines n’avaient pas échangé des boulons ou
curseurs.
Il était prudent d’adopter dans tous les cas la règle suivante : s’assu-
rer avant la première pesée que le numéro de la romaine inscrit près de la
chape correspondait bien au numéro inscrit sur le boulon.
La concordance de ces chiffres une fois constatée, on en faisait men-
tion sur le carnet, en ajoutant le tirant de l’instrument.
Le mode habituel de pesage employé dans le port de Marseille était
le pesage à la balance romaine graduée, selon les usages de place, au demi
hecto, à l’hecto, à deux hectos, au demi kg et au kg.
Instrument portatif, facilement maniable, il est confié aux soins
d’un petit gamin appelé “porte-romaine”, qui suit le peseur juré dans ses
déplacements et constitue une des physionomies pittoresques de notre
grand port.
Croquis d’une balance romaine. Vers 1970, l’ensemble des 4 à 500 romaines détenues par les peseurs jurés, étaient fabri-
quées selon le croquis ci-dessus, leur portée allait de 0 à 1350 kg. La portée de celle-ci va de 3 à 26 kg et la graduation est
à l’hecto. Le curseur ou boulon est déplacé, grâce à sa manette par le peseur, sur le grand fléau, jusqu’à l’équilibre par-
fait. Chacun des 2 crochets est supporté par un double couteau qui traverse la chape. Le corps bas du curseur est en lai-
ton, parfois en cuivre. Photo Archives Municipales Marseille.
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