Page 108 - Les Peseurs Jurés de Marseille
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Les Annonces
Lorsqu’une opération de pesage était envisagée par des commer-
çants ou des portefaix, ceux ci en faisaient l’annonce au bureau des
peseurs jurés ; cette annonce était écrite ou verbale et constituait une décla-
ration précise qui suffisait à donner à chaque opération, une physionomie
particulière et qui permettait aux peseurs grâce à un rapide calcul (d’après
le tarif taxé par 100 kg) d’être approximativement fixés sur le bénéfice
qu’ils pouvaient espérer retirer de cette opération.
Plus précisément, ces renseignements avaient toute leur importance
et il était nécessaire d’avoir connaissance :
1 De l’heure de départ du peseur juré.
2 Du lieu de pesage.
3 Du nombre de colis à peser.
4 De la nature de ces colis.
5 De la nature de la marchandise.
6 De l’instrument nécessaire.
7 Du mode de pesage
8 De la maison qui fait l’annonce
9 De tous les renseignements précisant les circonstances où devaient
s’effectuer l’opération. L’intéressé (le vendeur ou l’acheteur) ne
pouvait en aucun cas choisir son peseur ; les peseurs étaient en
effet inscrits par numéro et par rang d’ancienneté sur un tableau
où le plus ancien occupait le numéro 1.
Les adresses qui indiquent un endroit bien précis à l’intérieur de
l’enceinte portuaire du P.A.M sont désignées par le mot poste, de 1 en sui-
vant. Les premiers chiffres partent du coté Nord (Estaque) et les plus
grands sont au fort Saint-Jean.
De telle façon, lorsqu’un transitaire souhaitait l’intervention d’un
peseur juré, il désignait le poste exact et le peseur trouvait sans coup férir,
l’endroit où se trouvait la marchandise à peser.
Les grands hangars de plus de 300 mètres de longueur portaient
en hauteur des numéros de travées sans lesquels il aurait été très difficile, lors-
qu’ils étaient remplis à ras bords de marchandises, de trouver le requérant.
Ajoutez à cela qu’il existait aussi des hangars immenses rehaussés
d’un étage et il fallait vraiment demander toutes ces précisions au moment
de l’appel téléphonique car il arrivait que le peseur ne trouve pas le requé-
rant tellement les colis étaient dissimulés.
Lorsqu’une opération était annoncée comme devant être effectuée
immédiatement, le peseur le plus ancien pouvait, ou ne voulait pas, aller à
cette opération. S’il refusait, le peseur qui se trouvait après lui bénéficiait
lui-même du droit de choisir et ainsi de suite. Le dernier peseur présent au
bureau était tenu de desservir cette opération.
Un refus de sa part aurait pu entraîner contre lui une sanction très
sévère pouvant aller jusqu’à l’interdiction absolue d’exercer ses fonctions
pendant une période qu’aurait fixée soit la commission administrative des
peseurs jurés, soit l’administration municipale.
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